Province du Grand Sud

Province du Sud

 

Profil

La Province Sud serait une province de la Fédération haïtienne située à l’extrémité sud d’Haïti. Il serait composé des départements du Sud, de la Grand’Anse et des Nippes. Cette disposition territoriale répondrait à l’exigence d’une cohésion géographique et sociale, suivrait en partie une ligne historique et permettrait une organisation administrative et économique plus efficace. 

Sa superficie totale serait 7 323 km2 dont 2 794 km2 pour le Sud, 3 310 km2 pour la Grand’Anse et 1 219 km2 pour les Nippes. Ce territoire équivaudrait à 70 % de la superficie de la Jamaïque. La population totale de la Province de l’Ouest serait de 1 585 802 habitants basée sur les données officielles de 2015, c’est-à-dire environ 54,84 % la population de la Jamaïque ou 3,96 fois la population de la Guadeloupe.   

La capitale de la province du Sud serait Les Cayes une ville d’environ 87 000 habitants.

La province comprendrait les 41 villes et petites villes: Aquin, Cavaillon, Saint-Louis-du-Sud, Les Cayes, Camp-Perrin, Chantal, Maniche, Île-à-Vache, Torbeck, Les Chardonnières, Les Anglais, Tiburon, Les Côteaux, Port-à-Piment, Roche-à-Bateau, Port-Salut, Arniquet, Saint-Jean-du-Sud, Anse-d’Hainault, Dame-Marie, Les Irois, Beaumont, Corail, Pestel, Roseaux, Jérémie, Abricots, Bonbon, Chambellan, Moron, Miragoâne, Petite-Rivière-de-Nippes, Fonds-des-Nègres, Paillant, Anse-à-Veau, L’Asile, Petit-Trou-de-Nippes, Plaisance-du-Sud, Arnaud, Barradères et Grand-Boucan.

En raison de sa taille et de son emplacement géographique, la province du Sud aurait les terres montagneuses les moins déboisés d’Haïti. Historiquement, le département du Sud a toujours été une région importante de production agricole en Haïti, centrée principalement dans la plaine des Cayes. Les montagnes sont de grands producteurs de café. Les activités économiques sont centrées dans la ville des Cayes qui a un port international et un petit aéroport pavé (1,1 km). En raison de l’absence de routes asphaltées entre Jérémie et Les Cayes ou Jérémie et Port-au-Prince, la partie de la province du Sud que constitue le département de la Grand’Anse est isolée et n’a jamais été capable de jouer le plein rôle économique et politique en Haïti dicté par sa taille.

La Province du Sud a une concentration statistiquement quantifiable de population historiquement d’origine mulâtre. Cela génère une dynamique économique et sociale différente du reste d’Haïti qu’on peut appeler le Grand Nord. Beaucoup de membres de l’élite mulâtre actuelle de Port-au-Prince proviennent de cette province de même que du département du Sud-est.

À un autre niveau, les membres du bataillon de mercenaires polonais de l’armée de Napoléon qui avait choisi de s’allier aux noirs contre la France pendant la guerre d’indépendance, se sont installés dans le Sud, avec de nombreux descendants encore identifiables aujourd’hui.

Plus récemment, le Sud en particulier Les Cayes, a joué un rôle important au côté du leader Gonaïves, dans le renversement du régime de Jean-Claude Duvalier (Baby Doc).

L’histoire

Durant l’époque coloniale, la Province du Sud était une région importante d’Haïti bien que plus petite, moins peuplée et moins riche que la région du Nord. La dynamique sociale coloniale était également différente en raison de la présence d’une grande population de mulâtres libres. Sa situation géographique près de Jamaïque la rendait vulnérable aux attaques de l’Angleterre qui a occupé cette région pendant quelques années avant d’être chassé par Toussaint Louverture général noir de l’armée française.

La révolution haïtienne entrait dans une phase critique et finale, après que le pacte entre le Sud et le Nord pour joindre leurs forces et lutter ensemble contre la France et la chasser d’Haïti. Ce pacte régional est souvent appelé dans l’histoire haïtienne l’Alliance des Noirs et des Mulâtres car il a été signé par les généraux noirs Jean Jacques Dessalines, Henri Christophe de Haïti venant du Nord avec le général mulâtre Alexandre Pétion, représentant du Sud d’Haïti. Haïti est devenu indépendant le 1er janvier 1804.

Après l’indépendance la population du Sud n’a pas aussi participé, ni pleinement coopéré au massacre national ou extermination des colons français restants, qui a décidé afin de venger les meurtres de l’esclavage et éliminer la possibilité d’avoir des espions internes au solde de la France. Parce que le Sud a une importante minorité de la population de races mélangées, les gens ont caché de nombreux blancs auxquels ils se sentaient liés à plusieurs niveaux. Également en raison d’intérêts économiques et sociaux régionaux, les dirigeants du Sud ont assassiné Jean J. Dessalines au Pont-Rouge près de Port-au-Prince en 1806.

La province du Sud faisait partie autrefois de la République d’Haïti du Sud (1810-1811) dirigée par le général Rigaud. La présence dans le Nord du royaume du Nord de Henri Christophe a rendu cela possible, car la République d’Haïti originale ainsi tronquée et centrée dans la région des actuels départements de l’Ouest et du Sud-est, était trop faible pour forcer le Sud à rentrer dans les rangs. A la suite du décès de Rigaud, son successeur qu’était le Général Borgella a ramené le Sud dans la République d’Haïti de l’Ouest dirigée par Pétion, tandis que le Royaume du Nord continue son parcours indépendant parce qu’il était encore plus fort militairement et économiquement que la République d’Haïti réunifiée.

Également en 1868 le Sud dirigé par Michel Domingue déclara à nouveau son indépendance (ainsi que le Nord dirigé par Nissage Saget) pour environ 2 ans. Puis, en mars 1870 le pays fut à nouveau réunifié.

A cet égard historiquement, les régions du Sud et du Nord d’Haïti avaient toujours partagé un désir d’autonomie régionale et le sentiment d’être capable de diriger le pays uni ou de prendre en main leur propre destin. À la fin des années 1890 et le début des années 1900, des groupes de guérilla armés comme les Piquets du Sud et les Cacos du Nord se relayèrent mutuellement à renverser les gouvernements centraux de Port-au-Prince, jusqu’à l’occupation américaine de 1915. Notez que durant l’occupation, les Cacos ont continué à lutter contre les forces américaines. Même après l’occupation en 1934, les tensions et intérêts régionaux sous forme de mouvements populaires reprirent et engendrèrent de nombreux gouvernements haïtiens de courte durée et dysfonctionnels à bien des niveaux.

Plus récemment, le Sud, en particulier Les Cayes, a joué un rôle critique au côté du leader que fut Gonaïves, dans le renversement de Jean-Claude Duvalier (baby doc).

Population

La province du Sud comprendrait environ un million cinq cent quarante-cinq mille huit cent deux (1 585 202) habitants en 2015; c’est-à-dire 774 976 pour le département du Sud, 468 301 pour la Grand’Anse et 342 525 pour le département des Nippes. Cette population est ethnique composée d’environ 85 % noirs d’origine africaine, avec une importante minorité de 15 % historiquement mulâtres et des personnes de races mélangées. À cet égard, nous pouvons citer que nombreux descendants du bataillon polonais qui se joignirent au Noirs pendant la révolution haïtienne, vivent dans la province du Sud et sont encore aujourd’hui identifiables. Cette population serait composée d’environ 36,84 % de femmes et de 34,2 % d’hommes adultes, avec environ 28,94 % d’enfants. L’âge moyen y serait d’environ vingt ans.

 

Données économiques

En 2010, l’économie de la province du Sud serait répartie entre les activités dans les deux villes principales que sont Les Cayes comme centre principal de services et Jérémie comme la port maritime principal ; la production de sucre dans la vallée des Cayes ; ainsi que le cacao et le café dans les régions montagneuses restants. En raison de son long littoral, la pêche serait également une activité importante dans cette province.
Actuellement, le tourisme est limité à l’Ile-à-Vache qui a deux hôtels et une petite marina (Aka Bay Resort & Hôtel Port Morgan).

En 2010, sa population post tremblement de terre s’est accrue d’environ 250 000 personnes qui sont revenues de Port-au-Prince.

Pris seul, le département du Sud est en cinquième position en Haïti en matière de richesse après les départements de l’Ouest qui comprend Port-au-Prince, du Nord, du Sud-Est et de l’Artibonite. À l’égard de la distribution de la richesse basée sur l’index du taux de pauvreté, il occuperait la quatrième place dans la liste des départements mentionnés ci-dessus.

Donc pris dans son ensemble, la Province du Sud (départements du Sud, Grand’Anse et Nippes) serait au début d’une nouvelle entente provincial probablement en cinquième (dernière) position parmi les quatre provinces et la capitale fédérale de Port-au-Prince d’une possible Fédération haïtienne.

La province du Sud a le même pourcentage moyen de personnes vivant dans la diaspora que le reste d’Haïti. Le niveau de remise est bon (est. $ 180 millions de dollars annuellement ou 6 % de la remise totale d’Haïti).

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