Au choix de l’esclavage qui leur était donné, nos ancêtres à la bataille de Crête-à-Pierrot ont manifesté leur humanité en criant “Liberté ou la mort”. Ayant le choix de vivre comme un paria humain en Amérique, notre génération a le choix clair de manifester notre humanité avec le fier cri de ralliement << Nous développerons Haïti ou il n’existera pas.>>
J’ai rejetté le milieu douillet du changement progressif. J’ai tourné le dos à l’attente stérile d’un consensus national qui n’aura jamais lieu. J’ai enterré le vœu pieux de la décentralisation qui est intrinsèquement un cliché vide de sens. J’en ai marre de porter à l’étranger, l’humiliant titre de pays le plus pauvre de l’hémisphère occidental, pour offrir à Port-au-Prince le titre de Monsieur le Prince à l’intérieur d’Haïti. Je ne veux plus subventionner de ma dignité, le Prince nu et ses fantasmes de grandeur.
Port-au-Prince est un monarque nu qui croit que sa nudité est une mode créative et qui tient à imposer son soi-disant style cérémonial à ses sujets du reste du pays qui eux voudraient bien être habillés. Port-au-Prince est au mieux un nageur amateur qui utilise le pédanterie pour prétendre flotter sur l’eau et qui a été installé comme sauveteur national, par une société d’aveugles.