Proposition de Système Fédéral

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Manifeste pour une Fédération Haïtienne

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Sous prétexte de maintenir une fausse unité alimentée par l’ignorance entre les divers constituants de la société,  la société Haïtienne s’est engagée dans une logique sans issue de statu quo et s’est embourbée dans la paralysie. 

Devant ce constat déchirant, réfléchissons logiquement. Si on donne à Jacmel le titre de capitale culturelle du pays car elle assume son héritage avec fierté, dois-je m’en offusquer en tant qu’Haïtien originaire du Nord ? Si Jérémie est appelée la ville des poètes, est-ce que les gens de Port-au-Prince doivent se sentir léser? Si le Nord et le Cap constitue la capitale touristique d’Haïti, doit-il y avoir des jaloux dans la baie des Cayes ? Les chaumières de Cavaillon doivent-ils se fâcher et éprouver du ressentiment parce que la vallée l’Artibonite est naturellement bénie des terres les plus fertiles d’Haïti?  

Les quelques exemples donnés nous montrent qu’il est tout à fait naturel que chaque région de par sa différence bénéficie de ses propres atouts et soit capable de bâtir sur ses forces pour se développer.

En effet, continuons cet exercice de poursuite de la vérité avec ces quelques affirmations. Ce ne sont les gens de Port-au-Prince qui ont bâti les atouts touristiques du Nord, en plus de servir de muse aux poètes de Jérémie. Ce n’est pas Gonaïves qui a inspiré les créateurs de Jacmel. Ce ne sont pas les gens de Ouanaminthe qui produisent le riz de l’Artibonite. Les belles plages des Cayes, de Cavaillon et de l’île-à-vache ne sont pas la propriété des gens du Nord. La tradition libérale et le savoir-faire économique de Port-au-Prince ne dépendent pas du bon vouloir des gens de Port-de-Paix pour son développement future. Fort-Liberté ne peut avoir un droit de veto sur la construction d’infrastructures à Dame-Marie ou à Hinche. Il est évident que le contraire de ces énoncés serait absurde. Pourtant, dans la réalité et la dynamique sociopolitique Haïtienne, Port-au-Prince semble jouir de certains de ces droits absurdes auxquels on vient de faire allusion. Alors admettons-le, le système étatique Haïtien actuel est tout à fait ridicule et aberrant! 

Aussi, je revendique le droit inaliénable des gens du Nord et du Cap d’être maitres de leurs installations touristiques, de les développer comme bon leur semble, d’ouvrir l’ile de la Tortue aux investisseurs étrangers et locaux comme il le juge nécessaire, de taxer selon leur bon vouloir ces activités économiques pour financer les services à la population du Nord. 

Je revendique le droit des gens du Sud de bâtir leurs propres zones franches autour des Cayes ou ailleurs, afin de développer les activités industrielles qu’ils voudront bien privilégier ; de prendre les moyens nécessaires pour faire de l’île-à-vache un centre touristique de haut niveau, sans avoir besoin de la permission de quiconque ; de mettre sur pied s’ils le veulent un festival international de la poésie et du livre à Jérémie et de se donner les moyens de pouvoir le faire. 

Je revendique le droit des gens de l’Ouest de travailler afin d’inclure Jacmel dans le circuit international des destinations de croisière, d’y développer peut-être un festival international de Jazz racine ou autres, de concentrer les activités de Carnaval de toute la province de l’Ouest à Port-au-Prince afin d’y favoriser le développement de cet énorme potentiel de tourisme culturel et d’y créer un centre bancaire international, si c’est ce qu’ils veulent. 

Je revendique le droit des gens du Centre du pays d’implanter des politiques qui favorisent le développement de la culture intensive du riz dans l’Artibonite; d’être maitres sur leur territoire, de la production d’énergie hydro-électrique qu’ils puissent vendre à d’autres régions du pays afin de financer l’éducation de leurs enfants ; d’investir selon leur propre vision dans le développement de St-Marc comme  un important port de transferts de marchandises. 

Tout ceci, pour dire qu’au nom du respect dont tous les Haïtiens devraient être l’objet et de leur droit à une participation pleine et entière dans la vie publique et les affaires de leur communauté, je revendique l’instauration d’un système fédéral en Haïti

En introduisant la diversité dans le système de gouvernance politique, un système fédéral préviendrait l’établissement de la dictature qui nous guette en tout temps, empêcherait la déresponsabilisation des Haïtiens de par sa structure, installerait les centres de décisions proche des gens et des collectivités, créerait de multiples pôles d’accès à différentes sources d’investisseurs sur le marché des capitaux internationaux, établirait la base propice à une contribution majeure et diversifiée de la diaspora dans le développement de leur région d’origine, rendrait les étrangers plus à l’aise pour nous offrir une importante aide réelle, car ils pourront choisir de collaborer avec les gouvernements locaux les plus efficaces, les moins corrompus ou les régions ayant de meilleures structures d’accueil. 

Ces collaborateurs étrangers ne semblent avoir d’autre choix actuellement que de marginaliser le gouvernement de Port-au-Prince en utilisant intensivement les ONG. Ces gens-là veulent avec raison maximiser l’impact de leurs actions. Imaginez l’excitation des bailleurs de fonds qui verront pour la première fois des résultats tangibles sur le terrain et qui pourront fièrement dire que la croissance économique d’Haïti dans son ensemble a atteint un sommet de 7% en moyenne durant 4 années d’affilée. Le monde entier parlerait du miracle Haïtien. On dira avec étonnement que le modèle qui a changé la situation en Haïti pourra sans doute le faire aussi ailleurs, comme en Afrique par exemple. Pensez à l’impact de ce résultat sur le tiers-monde en général.  Cette réalisation serait aussi révolutionnaire que l’a été l’indépendance de 1804 et pourrait être notre cadeau à nous-mêmes et au monde pour les célébrations nationales de 2034.

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